Vernissage de l'exposition "Des galaxies dans des bols de lait"

Pensée comme un dispositif prospectif et d’expérimentation en trio avec le commissaire en résidence Thomas Lemire, cette exposition invite les artistes Georges Juliette Ayrault et Louis Chaumier à se saisir des espaces du centre d’art. Composant une cosmologie d’installations et de sculptures inédites, iels nous invitent à traverser un paysage d’apparitions et de présences fantomatiques où se mêlent signes, trouvailles et surprises formelles qui révèlent et battent le rythme de nos propres fictions projetées.

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Geores Juliette Ayrault

Artiste-chercheureuse, la pratique de Georges Juliette Ayrault prend appui sur sa collection d’objets et de matériaux de récupération, rencontrés et chinés sur les marchés de seconde main, refaçonnés avec autant d’affection que d’inquiétude. Réemployée, cette collection se veut la ressource principale de ses installations, sculptures et autres déclinaisons spatiales aux échelles variées. Loin de toute nostalgie, Georges Juliette Ayrault nous invite à y voir d’autres paysages et d’autres histoires : systèmes solaires inconnus, châteaux de quartz, cités futuristes ou bureaux administratifs dépeuplés. L’artiste navigue dans les interstices de nos grands récits et imaginaires utopiques comme dystopiques et de nos systèmes de valeurs occidentaux. Avec un œil autant critique qu’attentif, iel négocie avec les vécus de ces objets infra-ordinaires, fruit du capitalisme fossile autant que de notre quotidien. L’artiste investit l’histoire contradictoire de sa collection comme levier, afin de faire émerger des récits alternatifs, voire dissidents, des stratégies de survie collective pour « vivre dans les ruines du capitalisme » (Anna Tsing).

Texte de Thomas Lemire

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Louis Chaumier

Les installations et sculptures de Louis Chaumier forment des paysages poétiques nés de l'anodin et de l'ordinaire. Creusant dans les normes des interstices plein de possibles, elles sont le fruit d’une recherche formelle à partir de mobiliers standardisés et d’objets du quotidien qui une fois extirpés, isolés de leurs contextes initiaux, forment des espaces autant inquiétants, mélancoliques que chaleureux. Jamais silencieuses quoique discrètes, ces structures vibrent et laissent entendre les échos de mondes fictifs, les murmures grésillants des néons, d’éléments techniques dont l’artiste admire les singularités. Il nous faut suspendre notre incrédulité en les parcourant, nous laisser porter par l’idée que les objets exposés ici sont vivants. Lieux de passages, voire portails vers autant de dimensions inconnues, ces espaces liminaux nous invitent à habiter le vide, à nous laisser porter par les mouvements indéfinissables qui effleurent nos consciences au cours de leur traversée.

Texte de Thomas Lemire

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© graphisme: Romain Pereira